Le nouveau Delphine De Vigan, le roman choc de Grégoire Delacourt, Vox, le livre qui libère la parole des femmes. Les sorties romans du mois à ne pas rater !
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Les gratitudes de Delphine De Vigan, JC Lattès, 17€
Autant vous prévenir tout de suite, on ne sort pas indemnes des Gratitudes. Il y a de fortes chances que vous finissiez en larmes au bout de ce court roman qu'il faut lire d'une traite. J'avoue, j'en ai chialé ! Il y est question du temps qui passe inexorablement, de mémoire, de dépendance, du respect dû aux anciens et de l'importance de dire merci. C'est l'histoire de Michka une femme âgée, seule, sans famille qui, en perdant ses mots et son autonomie se retrouve placée en EHPAD. Le roman alterne les points de vue de Marie, une jeune femme qui est son dernier lien et de Jérôme, son orthophoniste. Tous deux vont tout faire pour l'aider à finir sa vie dignement et seront témoins de sa lente déchéance. On se sent tous concernés par ce roman parce qu'on sait qu'on va tous passer par là, qu'on soit bien entourés ou pas. Delphine De Vigan décrit ce naufrage qu'est la vieillesse avec lucidité mais aussi avec une infinie tendresse pour son héroïne. Les Gratitudes est un roman magnifique et précieux, c'est aussi un hommage aux mots, à la parole, à la langue, au besoin vital de communiquer.
Le 6 mars en librairie
Vox, de Christina Dalcher, Nil Editions, 22€
Imaginez que vous viviez dans un pays totalitaire dominé par les hommes et où les femmes n'auraient plus que le droit de se taire et d'obéir aux mâles. Imaginez que pour museler les femmes, la loi vous restreigne à 100 Mots par jour, comptabilisés par un bracelet à votre poignet. Si vous dépassez le quota, vous recevez une décharge électrique et à chaque infraction, on augmente le voltage... Dans Vox, Christina Dalcher imagine un futur dystopique dans lequel un groupe fondamentaliste a pris le pouvoir et interdit aux femmes de travailler, de lire, d'écrire et de parler. On suit le quotidien de Jean, une docteur en neurosciences spécialiste du langage qui subit cette infamie tout comme sa fille de 6 ans sous le regard de son mari et de ses fils, élevés dans la croyance que la femme est inférieure à l'homme. Ce roman passionnant qui n'est pas sans rappeler la Servante écarlate est difficile à lire tant on est révoltées par la violence faite aux femmes. Intriguées, fascinées, bouleversées, on se demande ce qu'on aurait fait à la place de l'héroïne. Sous ses allures de roman d'anticipation, Vox pose un problème d'actualité puisque dans certains pays ou certaines religions, la femme est encore soumise à la loi des hommes. Malgré un passage confus à la fin du roman, Vox délivre son message avec efficacité : toujours rester vigilant car rien n'est jamais acquis en matière de droit des
femmes...
Le 7 mars en librairie
Édouard fait irruption dans une église et saccage tout, sa rage est immense, il est fou de douleur, il vient d'apprendre que son jeune fils de 7 ans, Benjamin a été violé par un prêtre. Il veut, il exige des explications, il réclame vengeance... L'auteur de La liste de mes envies et de Danser au bord de l'abîme s'attaque à un sujet tabou, délicat, les abus sur mineurs perpétrés par des hommes d'église. Son roman est fort, puissant, dur, insoutenable parfois dans ses descriptions. Il est sans concession, c'est un roman de colère mais aussi un roman d'amour. Amour pour ses propres enfants, amour pour les enfants victimes d'abus. Le roman tombe, hasard de l'actualité, en même temps que le film de François Ozon, Grâce à Dieu qui aborde la même thématique, d'après une histoire vraie. Espérons que le roman, comme le film aideront à faire évoluer les mentalités et à faire bouger l'église afin qu'elle fasse le ménage dans ses rangs.
J'ai dû rêver trop fort, de Michel Bussi, Presses de la cité, 21,90€
Nathalie, hôtesse de l'air a la cinquantaine et doit embarquer sur un vol pour Montréal. Dès l'aéroport de nombreuses coïncidences lui rappellent ce qui lui est arrivé 20 ans plus tôt et qui a bouleversé sa vie... Mais pourquoi a-t-elle cette 'impression de déjà-vu? Michel Bussi raconte l'histoire d'un amour impossible sur deux époques en 4 escale à Montréal, Los Angeles, Barcelone et Jakarta. Une fois de plus l'auteur d'un avion sans elle et des Nymphéas noirs réussit à nous surprendre car le roman débute comme une histoire d'amour puis évolue vers le thriller teinté d'un soupçon de fantastique. Le roman est aussi une déclaration d'amour à l'Indonésie, un pays que perso on adore pour être allé de nombreuses fois à Bali. Rien que pour ça J'ai dû rêver trop fort vaut le déplacement. Embarquement immédiat, attachez vos ceintures! Ce roman va vous surprendre!