Céline Dion a perdu sa mère et son héroïne, Thérèse

Céline Dion a perdu sa mère et son héroïne, Thérèse
Céline Dion a perdu sa mère et son héroïne, Thérèse

Le 17 janvier 2020, Thérèse Dion, la maman de la star mondiale de la chanson s’est éteinte à 92 ans. L'interprète de "My heart Will go on" lui a rendu hommage lors de son concert à Miami. Retour sur le parcours d’une battante, une mère courage exceptionnelle qui a donné naissance à 14 enfants et a aidé Céline à devenir l’artiste et la femme qu’elle est aujourd’hui.

 

« Ma mère avait 92 ans, elle a été malade pendant un bon moment et nous savions qu’elle ne serait pas avec nous longtemps. Hier soir, j’ai rejoint mes frères et sœurs à Montréal et j’ai passé la soirée à son chevet. Nous avons raconté des histoires. Nous avons chanté des chansons. Nous nous sommes embrassés et nous nous sommes dit au revoir. Nous sommes à peu près sûr que maman a attendu que nous soyons tous ensemble pour partir » a expliqué Céline sur la scène de Miami, pendant son Courage World Tour. Courage… Le dernier album de Céline porte bien son nom car il va en falloir à la chanteuse de 51 ans pour continuer sans celle avec laquelle elle entretenait une relation si fusionnelle… « C’est grâce à elle et à mon père que je suis devenue une artiste » déclarait-elle d’ailleurs sur scène avant de lui dédier son concert. Show must go on !

 

La vie de Thérèse Dion née Tanguay ressemble à un roman.

Née dans une famille modeste de neuf enfants, elle reçoit un violon à 11 ans et se montre tout de suite douée pour la musique. Elle est intelligente et veut faire des études mais les temps sont durs et ses parents ont besoin d’elle pour aider à tenir la maison. Thérèse est une petite fille courageuse et curieuse. Elle a sans doute hérité sa force de son père Achille qui, après la crise de 1929, se porte volontaire pour défricher des terres gratuites offertes par le gouvernement. Au fil du temps, il va construire un lieu-dit, Saint-Bernard-des-Lacs, en Gaspésie… A 13 ans, Thérèse trouve un job dans une pouponnière, elle adore travailler avec les enfants et veut suivre des études d’infirmière mais là encore, ses parents disent non. Un jour, son père l’emmène chez un ami d’enfance, Charles Dion. On demande à l’adolescente de jouer du violon et le fils de la famille, Adhémar vient l‘accompagner à l’accordéon. C’est le coup de foudre entre les deux jeunes musiciens ! Adhémar sera l’amour de sa vie, le seul, l’unique.  Elle l’épouse à 18 ans, nous sommes en 1945. Au début, la vie du couple n’est pas facile. Les finances sont modestes et puis surtout, Adhémar a bien spécifié à sa jeune épouse qu’il ne voulait pas d’enfant. Stupeur de Thérèse ! Pourtant, elle arrive à le convaincre de lui en faire au moins un et lorsque bébé Denise pointe le bout de son nez en 1946, Adhémar s’attendrit et accepte d’en avoir d’autres…. Ils en feront quatorze en tout ! Au début, le père de famille exerce comme bucheron puis en 1951, ils s’installent à Charlemagne. Leur appartement est minuscule mais Thérèse entend à la radio un message du gouvernement proposant un prêt de 10.000 dollars à dix couples pour bâtir leur propre maison eux-mêmes. Banco ! C’est Thérèse qui dessine les plans et se charge de toutes les démarches ! Selon des voisins, même enceinte, elle arpente le chantier et suit l’avancée des travaux de son mari. La famille peut emménager dans la nouvelle maison en 1953 mais quatre ans plus tard, le père d’Adhémar meurt fauché par un train et le mari de Thérèse décide de fuir cet endroit qui lui rappelle de trop mauvais souvenirs. En 1967, Thérèse a 39 ans et pense avoir fait une croix sur les bébés. Alors lorsqu’elle se découvre à nouveau enceinte du quatorzième, elle déchante et fait une dépression pendant toute la grossesse ! Mais la mère courage va vite retrouver le sourire devant le petit bout de chou qu’elle baptise en hommage à la chanson de Hugues Aufray « Dis-moi Céline » sortie deux ans plus tôt. Dans la famille Dion, tout le monde chante ou joue d’un instrument. Ils se produisent dans les bals et les mariages et sont surnommés « la famille musicienne de Charlemagne ». Adhémar ouvrira même un bar, Le Vieux Baril, qu’il tiendra avec sa fille Claudette et dans lequel Thérèse fera la cuisine tandis que les enfants assureront le spectacle. Quand le bar disparaît dans un incendie en 1979, c’est un drame pour tous les Dion. Plusieurs des enfants de Thérèse ont tenté une carrière musicale sans succès mais la mère croit beaucoup en sa petite dernière. Elle est la première à reconnaitre son talent et décide de s’occuper de sa carrière. Lorsque Céline a 12 ans, elle lui écrit sa première chanson « Ce n’était qu’un rêve », sur une mélodie de son fils Jacques. Puis elle envoie la cassette à un producteur, René Angelil… C’est donc grâce à sa mère que Céline va rencontrer l’amour et le succès. Thérèse fera ensuite tout pour sa fille, déménageant à Montréal pour la suivre et l’accompagner partout dans le monde jusqu’à ses 18 ans. Lorsque Céline devient une star, sa mère se transforme en businesswoman, elle commercialise Les Pâtés Maman Dion, le plat préféré de son mari, puis lors d’une interview avec la journaliste télé Julie Snyder, elle décroche une émission de cuisine. De 1999 à 2001, elle mitonne ses petits plats dans « Maman Dion ». Mais en 2002, elle arrête tout pour s’occuper de son mari Adhémar, frappé par un cancer. Femme de devoir et de courage, elle n’aura cessé de se battre et de se dévouer aux autres toute sa vie. Céline l’appelait son héroïne.

 

 

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