Guy Bedos est monté au paradis
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"Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux, comme je suis fier de t'avoir eu comme père. Embrasse Desproges et Dabadie, vu que vous êtes tous au paradis"
C'est par ces mots sur Twitter que le comédien, romancier, humoriste, Nicolas Bedos a annoncé la mort de son père à 85 ans. Un décès survenu quelques jours à peine après celui du scénariste Jean-Loup Dabadie, l'homme qui avait coécrit les deux comédies qui firent de Guy Bedos une star, "Un éléphant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au paradis". Deux films cultes bien représentatifs de la France des années 70 et de l'esprit irrévérencieux de l'époque et de l'humour corrosif qui sera celui de Bedos pendant toute sa vie. Humoriste décapant, homme de gauche, envers et contre tout, l'homme aimait à rappeler que "la vie est une comédie italienne, tu vis, tu ris, tu pleures, tu meurs" Tout ne fut pas rose dans le parcours de l'artiste.
Né le 15 juin 1934 à Alger, le petit Guy connait sa première déchirure à 5 ans quand ses parents se séparent. « Un jour je n’ai plus vu mon père, c’est un autre homme qui dormait avec ma mère. » confessera-t-il. Il est alors envoyé en pension deux ans et vit une parenthèse enchantée grâce à une institutrice qui lui fait découvrir la lecture et les valeurs de liberté, fraternité. Mais dès qu'il retourne au domicile familial, il est confronté à la violence, celle de son beau-père qui le rejette et celle de sa mère qui le gifle pour un oui pour un non. Guy souffrira très longtemps de cette enfance mal aimée et aura même des envies de suicide. « Je n’ai été guéri de ce cancer mental, de ce penchant suicidaire qu’à la naissance de mes enfants » avouera-t-il dans le documentaire "Guy Bedos, un rire de résistance" en 2009. A 16 ans, la famille (il a deux demi-soeurs) quitte l'Algérie pour la France et emménage à Rueil-Malmaison. Pour ne pas sombrer, il se tourne vers le théâtre et prend des cours de comédie. Il a le besoin impérieux de « se réfugier dans la fiction pour supporter l’insupportable du réel. J’ai fait du théâtre sur ordonnance médicale. Ma chance fut qu’un médecin attentif ait compris que j’étais en perdition. Profondément dépressif. Il a recommandé à ma mère de me laisser suivre une vocation artistique, sinon cela finirait mal » Aux cours de la Rue Blanche, il rencontre Jean-Paul Belmondo ou Jean-Pierre Marielle mais c'est dans le music-hall qu'il va se révéler. Jacques Prévert puis Boris Vian l'encouragent à écrire et il joue ses premiers sketches dans des cabarets, seul ou avec Marielle comme partenaire. Dans les années 60, il fait la première partie de Barbara puis de Jacques Brel. En 1965, il épouse en secondes noces Sophie Daumier avec laquelle il crée le fameux sketch "La drague". Après leur séparation, il se lancera en solo et créera son style : un humoriste engagé, de gauche, politiquement incorrect, râleur, mixant des revues de presse politiques avec ses réflexions sur la vie. Pendant des années, il alternera le one-man show et le cinéma mais c'est dans le diptyque "Un éléphant ça trompe énormément" et Nous irons tous au paradis" qu'il a le plus marqué le septième art avec le rôle de Simon, médecin célibataire étouffé par sa mère juive jouée par Marthe Villalonga.
Célèbre pour ses prises de position fortes, il avait apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon, avait défendu Yvan Collona, s'était opposé violemment à Nadine Morano ou à Eric Zemmour. Le 23 décembre 2013, l'artiste avait fait ses adieux à l'Olympia. « Je vais avoir un mal fou à vous quitter ; il n’y a que sur scène que je suis bien. » avait-il alors lancé. Il sera enterré au cimetière de Lumio, en Corse, une île chère à son coeur qui lui rappelait son Algérie natale.
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Un éléphant ça trompe énormément (1976) - Mais qu'est ce que j'ai fait ?
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Guy Bedos et Sophie Daumier "La drague" | Archive INA
Abonnez-vous http://bit.ly/inahumour Top à Guy Bedos et Sophie Daumier ORTF 28/10/1972 Guy BEDOS et Sophie DAUMIER interprètent le sketch " La drague ". Nana...